Certains rendez-vous deviennent au fil du temps incontournables. En matière de VTT, la « rando de Buoux » – comme on aime le dire localement – en fait assurément partie. Et ce pour de nombreuses raisons. Voici le compte-rendu de la rando All Ride VTT Luberon qui a eu lieu dimanche 18 octobre 2020 au cœur du Luberon.
Il est presque 8h30 lorsque nous arrivons au Château de l’Environnement. Le thermomètre de la voiture affiche 0°C, plusieurs voitures attendent pour se garer. En nous avançant nous tombons sur 3 autres adhérents du VTT LUB Pertuis. Un petit coup de klaxon mais ils ne relèvent pas, déjà trop concentrés. Nous nous garons un peu à l’écart, les parkings du haut sont déjà pleins et ce sera plus facile au retour ! Lorsque je dis « nous » c’est mon fils Sacha, 12 ans, et moi, son père. Il roule régulièrement avec son club tarnais : le Brassac Lacaune VTT Club emmené par Bernard et Micka son président mais également avec la section VTT de son collège et le club BMX du Dicosa !
Je suis particulièrement content car c’est la première randonnée organisée à laquelle nous allons participer ensemble. Et c’est celle de Buoux !
Nous nous équipons puis nous nous rendons à l’accueil. La courte montée est l’occasion d’un peu se réchauffer. Deux gentils cerbères pointent sur nous un appareil étonnant, en fait on nous prend la température. Deux remarques :
a) s’ils avaient été habillés en noir on se serait crus dans un remake français de Men In Black,
b) s’ils nous avaient trouvés de la température je ne l’aurais pas cru vu le froid qu’il faisait ! 0°C !
Nous longeons le Château et arrivons devant une sorte de « sas » drôlement bien rodé : je sors mon smartphone, montre la bonne réception des 2 mails d’inscription, 2 sachets papier (contenant une pate de fruits, une barre énergétique, une compote liquide, une madeleine) nous sont remis et c’est parti ! Nous avons gardé nos VTT avec nous, pas de queue, aucune gêne, c’est fluide ! Une sacrée bonne idée.
Je démarre ma montre tomtom, on ajuste nos gants, les casques et c’est parti ! Nous allons suivre le circuit 25 km. Pour la mise en jambe nous grimpons au dessus de l’aire de départ. Le sentier est très joliment dessiné et suit les courbes de niveau. Une courte descente avec de beaux virages surélevés nous amène sur la piste qui mène à Buoux. Trois participants venant des Pyrénées Orientales (66) finissent par nous doubler, nous les tenions à distance dans cette dernière portion descendante. L’une des personnes me dit de profiter car selon lui « le fils risque rapidement de dépasser le père« . Nous dominons la plaine, la brume enveloppe les forêts qui sont en hauteur au loin. Un couple de vététistes prend quelques photos, c’est vrai que ça vaut le détour ! Dans le hameau nous prenons à droite et continuons à monter en suivant le GRP Tour des Claparèdes puis le GR9. Les rayons du soleil ont fait leur apparition, nous nous découvrons. Je fourre tout dans mon sac à dos. Nous revenons sur le goudron, j’accélère un peu la cadence, nous rattrapons un groupe de joyeux lurons. Le circuit part à l’équerre à droite, heureusement que Sacha a de bons yeux ! Cette partie est hyper joueuse et demande déjà un bon niveau technique pour franchir les marches et autres obstacles naturels. Plusieurs participants nous doublent dont un gravel ! C’est toujours impressionnant à voir sur ce type de terrain. Je décide de rester un moment dans sa roue pour voir comment le pilote gère son affaire. Sur un chemin plus large il se serre pour me laisser passer ! Je calme le jeu et suis rejoint par mon fils qui s’éclate au guidon de son Nakamura bien souvent dépassé par le terrain. La fourche reste désespérément dure malgré le réglage minimum. Et le développement fourni par les 3 plateaux ne vaut pas celui de son Scott équipé en 1 x 12 vitesses mais hélas resté dans le Tarn. Nous sommes déjà dans le magnifique Vallon de l’Aiguebrun. Sacha a faim, il dévore sa barre énergétique fournie par Fenioux Multisports. Une concurrente nous demande si c’est bien le 25 km car le parcours est difficile. « Cela était bien annoncé sur le site internet« , lui répondis-je. « Oui oui c’est vrai » me fit-elle. Il n’empêche que le niveau V3 imaginé par Cédric Tassan de Vtopo n’est pas usurpé ! Nous remontons le vallon, un groupe de VTTae nous talonne ainsi qu’un couple en musculaire. Sacha m’impressionne, il se joue des difficultés du terrain et suit bien dans ma roue. Où il passe les électriques trépassent !
Nous restons devant toute cette partie cassante et technique. Sur un replat herbeux (et recouvert de glace par endroits) nous sommes dépassés, nouvelle portion montante et nous revoici sur le bitume. On a une bonne cadence, nous la gardons jusqu’en haut sans que personne ne nous double, chacun restant bien calé derrière ! Finalement nous avons même pris de l’avance ! Sur ce plateau nous nous régalons, nous appuyons sur les pédales et nous rattrapons du monde qui nous laisse passer. Tiens voici le ravito. Un modèle d’efficacité mais également d’économie ! Crise sanitaire oblige, les bénévoles proposent de l’eau et des fruits. Le port du masque est obligatoire dans cette zone délimitée. Nous ne nous attardons pas : nous avons encore largement de quoi nous hydrater. Nous cherchons un peu notre chemin, de nombreux marcheurs se sont donnés rendez-vous sur le parking, l’esprit semble bon enfant. Finalement un vététiste nous met sur la voie, nous devons suivre la route départementale sur près de 600 mètres. Nous nous élançons avec un autre participant qui finit par nous dépasser. Je mets Sacha dans ma roue et je finis par envoyer les watts. Les mètres défilent, mon fiston est distancé, je roule à bonne allure pendant plusieurs dizaines de secondes. Je relâche et me retourne, le participant m’avait fait l’aspi ! Il était collé à moi sans que je ne m’en aperçoive ! Il me félicite, on échange quelques mots et il trace !
Je suis maintenant Sacha sur un sentier totalement retravaillé sur ce plateau des Claparèdes. Un gros travail a été effectué et il est soigné ! J’en veux pour preuve ces cailloux mis côte à côte pour dessiner le chemin à suivre, ces murs à franchir sur lesquels les pierres ont été disposées pour faciliter le passage… Le vététiste qui nous avait indiqué le chemin nous a rejoint. Nous le suivons un moment et échangeons quelques mots. Je lui parle forcément de la randonnée VTT Vignes que nous allons organiser dimanche 15 novembre sur la commune de Pertuis. Il prend le large lorsque je m’arrête pour faire une rapide vidéo. La pente s’est nettement inversée et nous vivons un pur moment. Le sourire en banane, nous dévalons cette magnifique trace hyper joueuse. Quel bon moment ! Sacha n’arrête pas de me le dire « mais c’est trop génial ici » !
En bas un court raidillon s’offre à nous. Nous pédalons bien et franchissons le passage sans difficulté. Nouvelle portion descendante, géniale, puis le profil s’inverse encore une fois. C’est la première vraie difficulté du parcours : nous remontons un vallon à la force du mollet. La pente est parfois bien raide, on dépasse facilement les 10 % ! Des VTTae nous rattrapent, ils jouent le jeu et attendent patiemment derrière. Je leur demande de m’indiquer de quel côté ils veulent passer. Ils me remercient. C’est assez rare pour être souligné : j’ai trouvé sur cette rando une vraie bienveillance entre les participants. Nous doublons le participant croisé au ravito, il fait une pause. Notre cadence est bonne, je motive Sacha qui suit bien dans la pente. Nous finissons cette ascension sans nous arrêter. Puis le sentier redevient joueur dès que nous traversons la D232. Tiens, nous devons maintenant nous diriger vers la SP7. Nous sommes un peu étonnés de ne pas trouver d’autres panneaux mais non le retour s’effectue bien par là, à la grande joie de Sacha ! Les freins sont lâchés, ça tape pas mal, je plains le semi-rigide et surtout mon fils posé dessus ! Nous laissons passer 3 enduristes qui filent à bonne allure roue dans roue, c’est beau à voir ! Soudain je me souviens du terrain : voici le mur ! La seconde grosse difficulté mais qui ne dure pas. Nous réussissons à le passer sur le vélo, je n’y crois pas ! Pour faire baisser le cardio nous nous accordons un mini-arrêt qui sera bien profitable. Nous voici derrière les personnes que j’ai encouragées plus tôt, elles sont arrêtées et ne disent mot. Le château est en vue, dernière descente que l’on prend cool pour profiter encore un peu, c’est rapide, sur un sol calcaire plus accrocheur qu’il n’y parait.
Sacha et moi remontons sous la vieille bâtisse en partie rénovée, allez encore quelques efforts, c’est l’arrivée ! Un sirop chacun pour fêter cette matinée, on trinque. Un peu plus de 2h de roulage, je suis super fier ! Rapide encas, mes excellentes sensations sont rapportées à Eric Garnier, l’un des organisateurs de la manifestation. Encore une belle édition malgré des conditions qui font choisir à beaucoup de structures le renoncement. Combien de randonnées ont été annulées cette année ?
Cette 8ème édition du All Ride VTT Luberon est en tout point réussie, un grand bravo à tous les bénévoles pour la qualité du travail effectué.
C’est la première randonnée organisée à laquelle je participais accompagné de mon fils Sacha, 12 ans.
Les chiffres du jour : 25,25 km / 500 mètres D+ / 2h08 de roulage / 0°C au départ mais 15 à l’arrivée.
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