Chaque année, le club VTT LUB Pertuis propose à ses adhérents de quitter pour le temps d’un week-end les terres pertuisiennes afin de découvrir d’autres lieux propices à la pratique du VTT. Cette année, Xavier, JD (secrétaire) et Pierre (président) ont proposé de découvrir le superbe site du CREPS de Boulouris installé sur la commune de Saint-Raphaël (83). Ils avaient eu l’occasion de séjourner dans ce lieu lors des formations FFVélo Animateur et Initiateur. Retour sur ces 2 jours et 2 nuits qui se déroulées fin septembre 2020.
A la fin de cet article, retrouvez une chouette vidéo montée par Nicolas.
Jeudi 24 septembre. La révélation.
Impossible de dormir ce soir. Autant utiliser ce temps libre à bon escient ! Hop direction le PC et la superbe application GPSMyFiles. Là je télécharge plusieurs circuits trouvés sur la toile et celui que j’avais fait en… octobre 2016 au départ du CREPS de Boulouris avec l’association VTTnet. L’objectif est de raccourcir ces 56 km et 1700 m D+ (1900 mD+ annoncés sur d’autres sites !) pour en faire quelque chose de plus accessible aux membres du VTT LUB Pertuis. Demain c’est le week-end tant attendu qui démarre, le programme est posé mais les circuits manquent.
Bon celui du J1 est ok, nous monterons au Mont Vinaigre. Une vraie claque paysagère ! Les données sont les suivantes : 46 km et 950 mD+. Ça passera crème !
Pour le J2 la destination sera le barrage de Malpasset et ce drame qui a coûté la vie à environ 500 personnes le 2 décembre 1959. Je dispose également du circuit noir du site du CREPS gentiment envoyé par Antoine, l’un des formateurs FFCT. Enfin le sommeil arrive comme une fleur, “ces circuits seront bien” me dis-je.
Vendredi 25 septembre. Jour J.
Les préparatifs vont bon train : 2 sièges sont enlevés pour faire de la place, je vais chercher des couvertures pour caler les vélos. Pas de porte-vélos je mettrai 3 montures dans l’Espace ! 3 aussi comme le nombre de voitures pour ce soir. Le sac est fait, les affaires préparées, il ne faut rien oublier !
A l’heure dite (oui presque) je passe prendre Loïc. Vélo lavé, révisé, nous sommes tout sourire et partons en direction de Venelles pour récupérer la miss “Fend la bise”, surnom choisi par Loïc d’ailleurs. Sur place ce n’est pas la fête, la mistinguette fait la tête. Les sacs sont à ses pieds mais le Canyon a semble-t-il un problème. La vis d’un triangle de suspension arrière a disparu, il y a pas mal de jeu. Le week-end s’éloigne pour Lucille et son beau destrier noir. 1 coup de fil, puis 2 puis 3 et là c’est la délivrance grâce à son mécano attitré. Nous resserrons la pièce qui veut gâcher le week-end et tout rentre dans l’ordre. Le bike est rangé et attaché, le vanity de Loïc euh la glacière est branchée, nous sommes fin prêts.
1h30 plus tard nous franchissons le portail du CREPS de Boulouris, magnifique domaine dédié au sport et aux sportifs.
Peu à peu les équipages pointent le bout de leurs capots, c’est presque 20h il est l’heure d’aller souper. Pâtes à la bolo pas terribles d’après Brice qui moins deux lèche l’assiette au grand étonnement de tous ! Bon Lucille étant seule contre 9 mecs, je conjuguerai ce texte systématiquement au masculin.
Au retour dans les chambres nous pouvons enfin commencer sereinement l’apéro. La soirée dure un moment, chacun faisant goûter ses spécialités. Verveine familiale, génépy briançonnais, Tuc de Lu, olives, bref l’arsenal est complet. Le plus innovant semble être Brice avec son fût de triple.
Minuit passé, les lits sont regagnés. La glacière tourne à plein régime à quelques dizaines de centimètres de moi. Elle est remplie à ras bord ! Dehors le vent ne faiblit pas, il soufflera jusqu’au matin.
Samedi 26 septembre. Le Graal.
Le petit-déjeuner est avalé et nous nous retrouvons aux vélos qui sont dans un local (sur)chauffé ! Nous sommes au complet lorsque Lionel arrive sur le parking. On s’équipe et nous sommes partis pour la journée. Petit tour de chauffe, photo de groupe (plus haut) et nous nous échappons par le portail nord que nous avons du mal à trouver et manque de pot il faut en plus l’escalader ! Tiens la journée commence bien !
Nous prenons la direction d’une carrière à ciel ouvert, un joli single, un terrain qui nous change du sol pertuisien. Nous prenons de la hauteur et une nouvelle pause survient car Lionel est au téléphone. Le vent souffle, le Mont Vinaigre est en vue. Il ne semble pas très loin.
Jolie descente bien raide par endroits, on se laisse porter jusqu’à la suivante avec de petits raidillons entre chaque bien piégeux. Nous revenons à la civilisation en passant devant un camping 4*. Nouvelle hésitation, nous retrouvons notre chemin au bout de quelques minutes. Nous sommes assez peu à avoir téléchargé ma trace pour pouvoir la suivre. De mon côté je dois sortir mon téléphone de la poche, enlever mon gant, chercher où nous sommes… ça me prend un temps fou !
Une ascension sur route commence, rapidement nous arrivons sur une piste puis un sentier très étroit où il faut régulièrement pousser le VTT. La nature est omniprésente, les paysages offerts superbes.
En haut nous prenons à gauche, alors que c’était à droite. J’essaie de récupérer au plus court la trace initiale. Petit aparté sur un très bon logiciel : visugpx. Clair, ergonomique, pratique, je n’ai rien à lui reprocher ! Ah si peut-être une lenteur certaine pour afficher la localisation. Finalement nous prenons un magnifique single qui nous amène sous le Malpey et nous permet de retrouver notre circuit du jour.
Nous décidons de prendre tous ensemble la boucle d’environ 8 km / 200 m D+. La partie partie monte pas mal puis reste à flanc de colline. Elle n’est pas hyper praticable car la végétation envahit le sentier et le cache par moments. Depuis le col du Testanier c’est une autre histoire ! Un bijou de descente : rapide par endroits, tortueuse à souhait, des ornières calment les ardeurs et le panorama est superbe. Au Lac de l’Avellan, nous nous apercevons de l’heure : 13h20 ! Nous décidons de pique-niquer car la fringale n’est pas loin pour certaine ! Le lieu est très accueillant. Philippe Spawn décide de tremper un peu car des crampes se sont manifestées. “Pssschhhhiiiittt” font ses cuisses au contact de l’eau. Autre exercice : les jambes en l’air contre un arbre.
Le sandwich est vite avalé (ou pas), les 10 minutes de sieste réglementaires terminées nous devons poursuivre. Une bonne ascension sur piste avec des pourcentages sympathiques par endroits nous amène au col du Logis de Paris. S’ensuit une nouvelle portion ascendante qui se termine par un petit mur. Nous revoici sur le goudron. Nous étions à quelques 300 mètres de là deux heures plus tôt !
La progression vers le Mont Vinaigre se poursuit. J’en ai de douloureux souvenirs et décide de ne pas trop forcer. Un premier groupe s’élance puis c’est notre tour. Je me mets sur un rythme que j’essaye de tenir. Je rattrape le premier groupe. Fend la bise me déboite et passe. Loïc fait de même. Je me fixe comme objectif Philippe L. mais il monte bien le bougre ! Parti avec la première vague je ne parviens pas à le rattraper.
Après un premier répit près de l’antenne, c’est une nouvelle rampe qui s’annonce. Le trio de tête attend devant la dernière grimpette, impossible à faire à VTT. Plusieurs personnes posent des affiches, des rubalises pour un trail (?) qui a lieu le lendemain. On a eu chaud !
Au sommet du Mont Vinaigre le spectacle est toujours aussi hallucinant ! Vue à 360°, panorama vers la Méditerranée à couper le souffle. Le lieu aussi est étonnant, posé sur des rochers aux teintes orangées.
Les membres du club VTT LUB Pertuis arrivent les uns après les autres, la mine fatiguée. Certains ont leur bike sur le dos, d’autres le poussent. Nous apprécions tous ce moment de détente. Mais l’heure tourne, il est l’heure de partir !
Loïc est un peu plus haut ! 🙂
Nous continuons notre parcours côté Est, la première centaine de mètres de la descente est plutôt ardue ! Nous sommes obligés de descendre de nos montures à quelques reprises, rester sur le vélo représente une trop grosse prise de risque. C’est ce que nous nous disons avec Loïc. Passés ces obstacles naturels le sentier devient très sympa, presque joueur. Il faut être vigilant car une erreur d’appréciation et c’est la punition assurée !
Je lâche les freins et prends de la vitesse, que c’est bon de slalomer ainsi entre les pins ! Au bout de quelques minutes je me retourne personne. J’attends un peu, je suis rejoins mais nous ne sommes pas au complet. Nicolas a crevé, ses python© ne supportent pas bien ce sol très empierré. Nous repartons de plus belle. Nous avons tous la banane. Lorsque nous rejoignons une piste large Philippe L. passe à côté de la correctionnelle. Brice fait remarquer au groupe qu’il semblerait qu’un type, debout derrière son portail, n’attende que ça !
C’est reparti mais quelques centaines de mètres plus loin, nouvelle crevaison. Nous nous alimentons et patientons tranquillement. C’est la seconde pour Nicolas !
Le chemin suit la courbe de niveau mais ça remonte quelques fois. C’est vraiment superbe, depuis le Mont Vinaigre nous ne faisons que descendre ! Le monotrace est très joliment dessiné et nous avons toujours la mer en toile de fond !
Nous parcourons une piste quelques dizaines de mètres et prenons à droite dans le vallon de Gourin, étroit, tortueux, technique et parsemé de cailloux. Par endroits le VTT tape dans tous les sens, le Mondraker est d’un confort, d’un équilibre. Bluffant ! Ca passe quasi sans ralentir. Ah si un endroit est assez délicat car la roue arrière – tournant plus court – est obligée de passer dans un ravin bien glissant.
Nous voici sur une portion goudronnée, j’appuie un tantinet sur les pédales. Je suis suivi par Lucille et JD. Au col du Mistral je préfère raccourcir, l’heure tourne et il nous faut rentrer maintenant au plus tôt. Dès les premiers mètres de descente, Lionel subit une crevaison. Philippe G. lui n’est pas en forme. Il ne se sent pas très bien, parle d’un malaise. Plusieurs membres l’aident à s’asseoir, le rassure. Nous descendons à allure réduite le Ravin de Bagnolin pour déboucher au Gué de la Font du Pommier où nous sommes passés en début de matinée. Nous encadrons bien Philippe qui va mieux et se sent de monter sur goudron jusqu’au camping de l’Esterel. Je le pousse sur les dernières dizaines de mètres. De nouveau il ne se sent pas bien du tout. Devant l’accueil nous nous séparons. Philippe et moi restons sur place tandis que le reste du groupe rentre au CREPS. Le SAMU me répond rapidement, pose quelques questions et décide d’envoyer un VSAB car le pouls de Philippe est fluctuant. Il est difficile à prendre que ce soit au poignet ou à la carotide. 15 minutes plus tard la sirène se fait entendre. Le collègue est rapidement pris en charge et amené à l’hôpital de Fréjus pour une batterie d’examens. Je patiente une bonne heure avant que je ne vois le Tiguan de Lionel pointer le bout de son capot. Les vélos sont chargés et nous rentrons sur Boulouris.
Les premières nouvelles de Philippe ne sont pas au beau fixe.
Après avoir mangé, pris un léger apéro, je décide – accompagné de Didier – de me rendre à l’hôpital pour apporter quelques affaires à Philippe et échanger nos téléphones portables. Je lui avais laissé le mien. Nous ne pouvons pas le voir, covid oblige.
La soirée se passe et la nuit aussi.
Bilan chiffré de la journée : 42 km / 1300 m de dénivelé positif et une journée de pédalage !
Dimanche 27 septembre. La bonne nouvelle.
Nous nous retrouvons au petit-déj. Certains ont des courbatures, d’autres sont très en forme. La première heure de cette matinée est consacrée à la mécanique pour certains. Il faut dire que nos VTT sont entreposés dans une salle chauffée. Quel luxe !
J’avais envisagé un autre parcours de 40 km mais qui s’avère physiquement trop difficile pour la majorité du groupe. Nous n’avons pas d’autres propositions sous la main (un 20 km par exemple). Le tour de la Bastide d’Agay ne m’enchante pas, trop de goudron. Nous optons donc pour une découverte du Parc du CREPS avec une boucle noire fournie par Antoine, formateur FFVélo que nous avions rencontré avec Loïc en 2019 lors de la préparation du diplôme fédéral initiateur.
Nous voilà partis dans la garrigue avec un beau soleil en prime. Avec Loïc nous cherchons un peu notre trace et retrouvons rapidement la mémoire. Nous nous régalons dans ce dédale de sentiers au sol accrocheur. Le groupe monte, descend, accélère, tourne, franchit de petits obstacles. Voici déjà les blocs de rochers Rio Replica 2016 sur lequel Julien Absalon a fait ses armes pour les Jeux Olympiques. L’herbe a poussé, le site n’est plus entretenu ? Nous continuons notre progression et arrivons aux virages relevés. Nous passons chacun plusieurs fois en essayant d’augmenter notre vitesse et de suivre quelques conseils pour progresser, pédale opposée au virage en bas, épaules tournées, regard qui porte loin, pas touche aux freins ! Ensuite on enchaîne avec les bosses. Ca me rappelle mon époque ‘bicross’ avec mon Raleigh Burner ! Nous enchaînons par le passage d’une marche, une courte montée et nous voilà au sommet du domaine du CREPS. La vue est nettement moins impressionnante qu’en haut du Mont Vinaigre mais quand même ça en jette !
Philippe G. m’a joint quelques minutes auparavant, il peut sortir, les voyants sont au vert. Cela lui a été confirmé par le chef de service cardio ! Exit donc l’hôpital et les soins intensifs. Je rentre donc dare dare au centre, me change vite à l’arrière de la voiture pour aller chercher notre collègue.
Bilan chiffré de la journée (pour moi) : 10 km, 230 m D+ et une série d’obstacles de différentes difficultés que nous pourrons prendre autant de fois que souhaité !
La matinée s’achève, nous voilà de retour. Nous sommes tous bien soulagés quant à cette fin des plus heureuse. Le reste de la troupe nous rejoint et nous décidons tous d’aller fêter ça sur les bords de la Méditerranée. Nous jetons notre dévolu sur la plage de Boulouris. Les victuailles ne manquent pas, Loïc a même amené sa glacière ! Nous profitons de ces instants pour échanger, se reposer et même dormir. Le bruit des vagues a tendance à bercer, n’est-ce pas Lucille ?!
Il est l’heure de repartir. Nous retournons au centre, chargeons les voitures et prenons congé les uns des autres.
Le bilan est largement positif (un formulaire a été créé pour recueillir les avis et ainsi pouvoir s’améliorer la fois prochaine). Ces moments partagés favorisent la cohésion d’un groupe, cela permet de mieux nous connaître et de sortir du train train quotidien. A l’an prochain !
Mots des participants
Nicolas « Fraîchement arrivé au sein de l’association et dans le monde du VTT, j’ai saisi cette occasion afin d’améliorer ma technique. Chose faite même s’il reste beaucoup de travail. J’ai découvert aussi une « famille » dans cette association où aide et retour d’expérience sont très bien partagés. Un pure bonheur !! Merci à vous tous !!«
Brice « Du vent, du cassant mais finalement que des bons moments.«
LA vidéo ! 🙂
Galerie photos
Pour aller plus loin
La réalisation de la vidéo a été faite par Nicolas, retrouvez sa page YouTube
https://www.youtube.com/channel/UCVpf9ga9keJg7_xaNDBlmQw