WE club A l’assaut du Ventoux

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L’annonce avait été faite lors de l’AG 2023, j’avais alors proposé un objectif pour 2024 aux membres du club VTT LUB Pertuis : l’ascension du Géant de Provence. Même si le dire, l’écrire ou le lire ne présente pas de difficulté particulière, grimper le Ventoux requiert un entraînement adapté ! Nous avons été 11 à relever le défi.

Le groupe pose en haut du Géant de Provence !

Rédacteur : Pier

Vendredi 31 mai, Loïc et Ben m’attendent sur le parking. Le Canyon et les Orbea sont bien sanglés sur le porte-vélo. Nous allons passer 2 jours dans le Centre départemental de plein air et de loisirs de Sault situé au sein du collège où nous serons super bien accueillis. Cela fait plusieurs semaines que le groupe s’entraîne, soit lors de sorties hebdomadaires que je propose, soit en « solo », notamment sur des randos locales (Mérindol, Villelaure-Cadenet). Le programme est le suivant : J1, samedi : grimpette par les chemins jusqu’au Chalet Reynard puis ascension jusqu’au sommet sur les 6 kilomètres de goudron (obligatoire). J2, dimanche : nous irons rouler vers le plateau de Saint-Jean pour un final dans les Gorges de la Nesque.

N’ayant pas atteints le quota minimum, nous n’avons pas de demi-pension pour vendredi soir. Qu’à cela ne tienne, ce sera soirée pizzans entre nous, celles de Pizza Bruno étant particulièrement bonnes. Installés confortablement, nous passons une soirée tranquille sans trop traîner, à la vue du programme du lendemain !

Samedi 1er juin – L’ascension

Le réveil n’est pas excessivement matinal, c’est le côté pratique du fait de dormir sur place. Après le petit-déjeuner nous nous retrouvons au local à vélo (très pratique). Chacun s’équipe, vérifie si tout est en ordre. La sortie peut enfin démarrer. Nous rejoignons Florence et Aymeric qui nous attendent devant l’Office de Tourisme de Sault. Tout le monde est à l’heure, le départ est donné. La première partie du parcours consiste à rejoindre la D en dévalant une rue puis une succession d’escaliers et enfin un sentier longeant un champ. Le temps est superbe, pourvu que ça dure, des orages sont annoncés en fin d’après-midi. Les 6 kilomètres nous menant à la première difficulté sont vite avalés. Peu après le village de, nous prenons un long raidillon bien difficile, tant au niveau technique que physique. Le sol est jonché de cailloux, ce qui met bien en défaut la motricité et exige des efforts supplémentaires. En plus de choisir la bonne trajectoire, il faut appuyer sur les pédalages au bon moment pour ne pas déraper et mettre pied à terre. Ce passage, d’environ 3 km pour 300 mètres de dénivelé positif, est éprouvant mais tout le groupe le franchit sans encombre. La pente est maintenant moins raide, plus roulante. Nous suivons la trace et passons par le Jas X. Un patou, un peu éloigné de nous mais aboyant pour protéger le troupeau, m’incite à annuler la courte pause prévue à cet endroit. Nous voilà déjà au carrefour où nous laissons la piste pour un sentier sympa et une mini descente qui donne la banane. Les premières centaines de mètres sont descendantes, nous lâchons un peu les freins. Nous passons devant une petite maison totalement rénovée par le Département de Vaucluse. La suite se passe sur un sentier en balcon où plusieurs franchissements sont à effectuer. C’est là que Florence décide de jouer avec la gravité terrestre. Sa pédale heurte le bas-côté, la voilà projetée quelques mètres plus bas. Alice et Jacques qui assistent à la scène, la remettent en selle. Matthieu, n’ayant pu me joindre faute de réseau, vient à notre rencontre. Allant rapidement vers eux, je me rends compte que malgré un soupçon d’adrénaline logique, Florence va bien, étant bien protégée. Elle porte quelques souvenirs de cette chute sur ses tibias.

La descente est là, joueuse, « musicale » avec les petites pierres plates caractéristiques du coin qui roulent, glissent, ripent sous les pneus mais… courte, trop courte ! En bas, Pierrot reconnaît les lieux, il était passé l’an dernier en participant au Raid Xtrem du Ventoux. Déjà à l’aise physiquement, cela semble lui donner une motivation supplémentaire ! Après un arrêt photo au point d’eau, nous nous élançons sur la seconde difficulté du jour, une montée constituée de 2 pentes à plus de 15 %. Je reste avec Alice et Brice sur ce passage, ils pédalent tranquillement sans aller puiser dans leur réserve. C’est effectivement encore un peu tôt ! Nouvelle bifurcation, cette fois-ci à l’épingle à gauche pour suivre un autre sentier en balcon, assez aérien mais bien moins technique que le précédent. Nous nous retrouvons tous sur une large piste assez défoncée. Les derniers coups de pédale pour atteindre la route de Sault ne sont pas faciles, mais après tout ce que nous avons grimpé jusque là, ces dernières pentes passent plutôt vite. Encore quelques centaines de mètres, voici le Chalet Reynard, lieu mythique des cyclistes sur route et bien-sûr du Tour de France.

Nous faisons une courte pause pour remplir nos gourdes, mais déjà plusieurs membres du club ont démarré leur ascension lorsque nous nous attaquons à notre tour à ce dernier morceau. Et quel morceau : 6 km goudronnés pour un peu plus de 500 mètres de dénivelé positif ! Il faut ajouter à ce défi sportif, les voitures, les motos, les vélos à assistance électrique qui permettent à tout un chacun d’effectuer le même trajet en tong (véridique) ! Dernière chose importante : ne pas regarder le sommet qui nous semble juste là, mais en fait qui est distant de plusieurs kilomètres !

Je décide d’effacer de mes souvenirs la douloureuse expérience précédente. Fin octobre 2023, j’avais effectué ce tour, tracé par mes soins, avec Loïc et Lionel afin d’avoir leur retour. Ce n’est jamais facile d’évaluer tout seul la difficulté d’un parcours qui plus est en groupe. Mal entraîné (je n’avais plus roulé pendant plusieurs semaines), fatigué, cette dernière ascension m’avait flingué physiquement et moralement. Je décide donc d’accélérer et de conserver une fréquence de pédalage efficace et surtout régulière. Je rattrape ainsi plusieurs membres du club dont Ben qui a eu les jambes avant, après, mais pas pendant comme il nous l’expliquera au moment de l’apéro. L’explication est simple, son physique l’abandonne dès qu’il a faim, c’est-à-dire vers 12h15 ! Autre fait marquant, Aymeric, décidant soudainement d’aller taquiner du vélo de route à assistance électrique sur près d’un kilomètre à près de 23 kms/h de moyenne !
En haut c’est la délivrance. Le dernier virage est là, la dernière côte aussi, puis le plat arrive. Tout le groupe se retrouve petit à petit. Nous vivons un chouette moment, L’OBJECTIF est atteint avec 100 % de réussite ! Quelques photos sont prises, chacun veut immortaliser ces instants !

Nous dévalons déjà le sentier, étroit, bien casse-gueule entre les poteaux bleu et rouge caractéristiques. Le temps a tourné, déjà de gros nuages entouraient le sommet par moments. La température aussi a bien chuté. Je propose de pique-niquer sur une zone dégagée, avec un vue depuis le versant sud magnifique. Brice a fait les choses en grand : 500 grs de salade de pâtes sous vide, cookies maison, c’est Bizance ! Au moment du dessert, de grosses gouttes de pluie puis de la grêle commencent à tomber. Tout le monde se regarde : « OK il ne faut pas traîner ». Nous remontons sur nos VTT et continuons de dévaler la pente jusqu’à une alerte « crevaison » lancée par Philippe. Nous venions juste de partir ! Et ce n’est pas une mais deux mèches qui viendront à bout de cette foutue perte d’air. En effet, Loïc insiste – à juste titre – « la fuite vient du flanc du pneu! »! Nous parvenons au col, non sans avoir fait un léger détour hors trace ! Maintenant, nous suivons un sentier bien descendant en sous-bois étroit, technique, pentu ; en un mot génial ! Après une brève annonce de Loïc « EPIIINNGLE », Ben tape un gros caillou, passe devant moi en coupant la dite épingle en rebondissant sur les fesses, s’arrête dans la pente en dessous et s’écrie « aïe aïe aïe mon cul ». Une bonne rigolade, et une fois le groupe reconstitué, c’est reparti. En bas, nous commençons à suivre un sentier assez large lorsque la pluie se met à redoubler d’intensité. A la hauteur de la cime, certains organismes sont fatigués et même si nous avons fait le plus gros, il est toujours nécessaire de pédaler !

Après quelques kilomètres avalés sur le goudron, nous arrivons devant l’embranchement de la dernière descente, et quelle descente ! Un pur bonheur de VTT de quelques minutes. Chacun s’élance, en respectant un espace de sécurité. Pour ma part, j’ouvre et avec le nouveau frein AV 4 pistons monté par BrunoBeBike, je revis ! Quel bonheur de pouvoir enfin maîtriser sa vitesse ! Depuis un bon moment, je trouvais que le Deore n’était pas hyper efficace et à juste titre ! Au bout de ces 2,1 kilomètres de pur bonheur, chacun s’exprime oralement : « quelle descente géniale », « tu m’as ralenti tout le long », « ce n’est pas dangereux car le tracé est droit et il n’y a pas de pièges ». Une belle grimpette attend le groupe, celle située dans le village d’Aurel pour revenir sur le plateau de Sault. La fin approche, la petite équipe franchit les derniers obstacles jusqu’à l’hippodrome. De là, nous rallions le lieu d’hébergement. Les vélos rangés, chacun se félicite, nous l’avons fait ! Après s’être douchés, nous partons faire quelques courses avec Brice pour le pique-nique du lendemain. Pendant ce temps, le reste de la troupe se prépare et prend l’apéro avec Aymeric qui nous quitte en début de soirée. A 19h nous dînons, à 20h30, nous sommes dans un petit troquet dans le centre du village pour se remémorer cette belle journée et à 23h05 tout le monde dort ! Tout le monde ? Non, Pierrot, Brice, Loïc et Thibault, exercés au génépi, à la poire et au coing, décident de se lancer dans la confection des sandwichs du lendemain, une excellente idée ! Pour ma part, sentant la fatigue arriver, je décide de bâcher !

Bilan de la journée J1

60 km / 1800 mètres de dénivelé positif / 2 chutes / 1 crevaison / Du soleil, de la pluie et de la grêle !


Dimanche 2 juin – Le Plateau de Saint-Jean et les Gorges de la Nesque

Une nouvelle journée de VTT démarre ! Tout le monde a bien dormi, il est vrai que l’environnement dans lequel nous sommes est vraiment bien. Je me dis que ça serait bien d’en faire un peu la pub auprès des clubs FFVélo de PACA mais pas que. J’avais en tête 2 parcours, l’un de 28 km pour 550 m de D+, le second, plus costaud, de 44 km pour 950 m de D+. La veille, nous coupons la poire en deux. Des deux circuits, j’en ferai un nouveau d’environ 35 km pour 800 m de D+. Les statistiques obtenues après le tracé d’un parcours n’étant jamais une science exacte !

Depuis le village de Sault, nous descendons par un sentier très encombré par la végétation et les orties. Ça commence bien ! Nous coupons la route et remontons en face sur un sentier bien raide et difficilement roulable. Il faut donc pousser pendant plusieurs minutes. 1,5 km effectué, 80 mètres de dénivelé positif, ça continue bien ! Il faut voir le positif, au moins nous sommes chauds ! Une longue ascension débute dans un vallon. Les récentes pluies ont pas mal raviné le terrain qui se transforme parfois en un lit de graviers où dans lequel les pneus s’enfoncent bien. Il faut pédaler plus en force pour se sortir de l’ornière créée. Des bouts de bois apparaissent ci et là. Un assez gros bâton décide de s’attaquer à la chape de dérailleur de Ben qui casse mais ne s’avoue pas vaincue ! Loïc, encore lui, redresse le bout de métal et le pilote du Canyon décide de poursuivre en ménageant son matériel autant que possible. Les dernières pentes s’avérant bien éprouvantes, je propose de faire un point en bas de la jolie descente qui s’annonce. Nous sommes au point 925, lieu-dit « La peine », ça ne s’invente pas ! Nous longeons un magnifique mas, et nous nous lançons dans une section joueuse, technique par endroits, faite d’une belle épingle à négocier où j’ai failli faire un « tout droit ». Le groupe se reforme en bas, c’est donc l’heure de faire un mini-bilan des forces en présence. Alice, qui ne s’amuse plus, décide de raccourcir. En bon gentleman, Thibault reste avec elle. Nous nous retrouverons pour le pique-nique, au lac de Monieux.

A 9 maintenant, nous remontons sur Saint-Jean et prenons un magnifique monotrace d’environ 7 km. Tantôt rapide, tantôt lent, descendant, montant, technique, ou bien lisse, nous en prenons plein les yeux. En effet, le sentier surplombe sur la fin un vallon qui offre une vue jusqu’aux gorges de la Nesque ! A un moment donné, nous descendons le lit d’un ruisseau, « un peu comme celui de l’Aiguebrun » me fera-t-on remarquer ! Je me dis « qu’il faut de la vitesse pour franchir les marches, les trous, les lits de cailloux mais pas trop pour avoir le temps de fignoler sa trajectoire ». Un bel exercice en tout cas. J’ai envie de me dépenser mais lors d’une nouvelle accélération, je crève. La fuite vient d’une mèche posée il y a plus d’un an ! La réparation est rapidement effectuée, ça tombe bien nous sommes en haut de cette section, nous nous laissons descendre jusqu’à l’entrée des gorges de la Nesque. Il faut néanmoins les mériter car ce n’est pas vraiment terminé : le chemin monte, descend, remonte, redescend… Une dernière portion, rapide, glissante à souhait, nous amène tout près de l’eau. Nous sommes au fond du ravin, dans quelques centaines de mètres nous débouchons sur le lac de Monieux. Depuis Saint-Jean, nous croisions de nombreux trailers, visiblement en course. Près de l’étang, nous voyons une tente ravito. Les bénévoles, super sympas, nous disent de nous servir car le trail est fini. Ils ne veulent pas jeter. Mission remplie ! Alice et Thibault sont là, nous faisons une pause méritée tandis que des canards passent à côté de nous.

Le temps tourne à l’orage, cela ne rassure personne. Nous revoilà plus vite que prévu sur nos vélos pour le retour sur Sault. Une dizaine de kilomètres mais environ 180 mètres de dénivelé, ça va encore monter ! Effectivement, nous passons dans le joli village de Monieux et suivons à flanc de colline une route qui se transforme en piste puis en sentier. La mèche de mon pneu arrière fait encore des siennes. Je la remplace une nouvelle fois par un modèle plus gros, merci Matthieu ! Nous retombons sur un croisement rencontré la veille. Nous prenons le sentier dans le sens contraire jusqu’à la dernière côte. Nous longeons le champ, rattrapons le goudron sous la place de la Promenade. Derniers mètres, derniers efforts, nous terminons cette seconde journée. La chape de dérailleur du VTT de Ben aura tenu !

Au centre, Florence décide de rentrer chez elle devant les nuages noirs qui se profilent. Les voitures chargées, nous buvons un coup et trinquons en nous remémorant ces deux journées : nous l’avons fait ! 💪🏼

Bilan de la journée J2

35 km / 980 mètres de dénivelé positif / 1 chape qui a tenu bon / 2 crevaisons pour le même pilote / Un apéro sous le tonnerre

Bilan du week-end (le mot de l’organisateur)

Un week-end réussi tant d’un point parcours, que météo ou participants. Un groupe homogène qui a bien profité de ces deux jours !

La vidéo de Pierrot


Les forces en présence

Florence « Madamedéniv » / Alice « Objectifréussi » / Thib « Laforcetranquil » / Ben « Jaifaimjavanceplus » / Aymeric « MemepaspeurdesVAE » / Jacques « LeSaintBernard » / Brice « Quivapiano » / Pierrot « MrGoPro » / Matthieu « Jarriveattendezmoi » / Loïc « GrosmoteurTurboD » /

Les liens

Galerie photos

Merci aux photographes : Matthieu, Jacques, Brice, Benjamin, Pierrot, Thib…