Les conditions n’étaient pas parfaites pour de nombreuses raisons : une météo incertaine et des restrictions sanitaires imposées par le gouvernement, où la pratique du vélo dans l’espace public est limitée à 10km autour de son domicile. C’est jeudi dernier après une sortie express à la pause déjeuner qu’avec Lucille et Bruno nous avions émis l’idée d’aller rouler sur des singles où nous n’allons pas régulièrement. J’ai donc regardé sur internet ce rayon de 10km, et le seul village ayant l’avantage d’être inclus dans le périmètre pour Pertuis, Venelles et Mirabeau est Peyrolles. Rendez-vous est donc pris pour ce samedi à 9h
Au programme du jour une sortie rouge de 40km & 1000m d+ préparée la veille par Xavier au départ de Peyrolles. « Pas de difficultés techniques particulières », je me dis donc que c’est l’idéal pour voir ce que ça fait, ce dénivelé que je n’ai pas encore effectué depuis mon retour au VTT en fin d’année dernière. On me fait rapidement comprendre qu’il y a plusieurs façons de lire « Pas de difficultés techniques particulières », en fonction de celui qui l’écrit…
Rédacteurs : Xavier & Pierre V / GO : Xavier
Le déroulé
Vu de l’arrière : Arrivés les uns après les autres, sur le parking de LIDL encore calme en cette matinée rafraichie par une petite bise, que l’on retrouvera plus tard sur les sommets du parcours. On se retrouve finalement à 11, prêts à former deux groupes, les restrictions COVID pesant moins que les capacités diverses des uns et des autres à gravir les quelques murs que Xavier a choisis sur notre route 😉 : nous accompagnent Lucille, Clément, Bruno, Lionel, Loïc, Guy, Marc, Patrick et Brice. Pas de retardaire ce samedi (il faut dire qu’au vu du profil de la sortie, il va falloir ne pas trop traîner pour rentrer pour midi), donc nous partons peu après 9h. Nous passons entre les immeubles pour rejoindre le pont qui nous permet de traverser le canal EDF.
Vu de l’avant : Toujours à cause du contexte sanitaire, chacun arrive sur place avec son propre véhicule, nous faisons un très rapide briefing de la sortie : on va alterner au début de la sortie des traces que j’ai repérées la veille sur une carte, puis des passages plus connus et bien joueurs mais sans difficulté technique. Je me suis juste tenté à annoncer un 40km et 1000d+ sans véritablement savoir combien cela fera au final, il faut bien un peu d’incertitude.
Première animation prévue par le G.O. : on part en face du pont dans un petit lotissement finissant en cul de sac, afin de faire le premier exercice: demi-tour sur le vélo, sans mettre pied à terre ni rentrer dans les autres. Ca passe 🙂 . Certes des mauvaises langues mettent en doute sa préméditation, soupçonnant une erreur dans le suivi de tracé… Les chiffres de la sortie démontreront le côté infondé de cette accusation fallacieuse, puisqu’ils respecteront bien le plan annoncé !
Ce qui devait arriver arriva : je cherche l’entrée des premiers chemins et cela n’a pas tardé de faire parler, mais je savais que le prochain passage serait magnifique et tout le monde a pu en profiter rapidement.
Une fois le demi-tour effectué, nous longeons le canal pour bifurquer sur la droite dans un autre lotissement où la première petite grimpette nous amène rapidement dans la verdure, hors des chemins goudronnés que nous ne retrouverons qu’en fin de sortie. Nous enchaînons sur le chemin de la carrière romaine. C’est ici que Xavier nous a concocté un deuxième exercice technique : longer un pré occupé par un troupeau, et gardé par deux patous (sans filet de protection). Nous croisons d’abord le « good cop », qui nous toise en nous laissant passer, puis le « bad cop » qui aboie et nous « accompagne » quand on le dépasse. L’esprit club laisse un peu place à « chacun son style » : passage à pieds ou à vélo, selon le feeling, tout en self-contrôle. Les chiens ont rempli leur contrat (le troupeau n’a pas été attaqué !), et le groupe aussi (les 22 molets gardèrent leur intégrité).
Courte descente de confort ensuite, avant d’attaquer 260m d+ d’un coup en 3km de montée: autant dire que la distanciation sociale a été bien respectée dans la pente, s’accroissant au fur et à mesure de l’ascension! Lionel commence à avoir des soucis avec son dérailleur, hérités d’une sortie précédente un peu cassante ! Patrick, après avoir accompagné les premiers et ayant sans doute un peu peur que la distance prévue ne lui soit pas suffisante, redescend épauler les derniers, desquels je ne m’éloigne pas trop pour ne rien perdre des évènements à raconter… 🙂 . En haut, on aperçoit au loin le Concors dans la grisaille. La bise refait son apparition.
Pour aller chercher les 4 grandes descentes du parcours d’environ 10 à 15 minutes chacune, il faut au préalable monter (c’est bien connu). Cela a l’avantage de nous réchauffer, car le ciel est couvert, le vent se lève progressivement et la température n’est pas élevée. Le groupe avance bien, chacun prend son rythme et environ 350m de dénivelé plus haut nous cherchons l’entrée de la première descente, cachée à cause du débroussaillage effectué en bordure de DFCI. On se lance les uns derrière les autres à la recherche de ce qui nous fait le plus plaisir dans la pratique du VTT : le flow, l’enchaînement des virages, les trajectoires mais aussi les rencontres impromptues. Un lièvre m’ouvre la trace pendant quelques secondes !
On est récompensés par 4km de descente plutôt fluide, d’abord sur une large piste puis, en bifurquant sur la gauche, sur un single dans la forêt. Au programme ensuite la montée du ‘sanglier noir’ (que lui, heureusement, on ne croisera pas ! ). Elle nous mènera au prochain mur (le haut de Figuière), débouchant sur le point culminant de la sortie (614m), après déjà 18km et presque 700m d+ effectués!
La montée suivante est l’occasion de tester les capacités du VTTAE de Bruno qui coupe à 25km/h. Je sais que cela ne va pas durer longtemps, mais là je ne m’y attendais absolument pas ! Un rider surgit sur ma droite avec son (magnifique) VTT musculaire, me coupe la trajectoire, percute légèrement la roue avant et me serre contre les rochers. Ainsi coupé dans mon élan, je le laisse filer avec Bruno. De toute façon, je n’aurais pas tenu bien longtemps à ce rythme, mais cette attaque perfide ne sera pas oubliée !
Un rapide calcul laisse espérer une seconde partie plus roulante: ne resterait sur les 20 derniers km que seulement 300m d+, ça va être tranquille ! C’est là qu’on voit que l’arithmétrique est plus facile sur les bancs de l’école que sur une selle de VTT, ça va encore piquer un peu… Certes de nouveau 4km de descente par le vallon des Sepas, mais de nouveau une bonne grimpette par le « toboggan », où le dérailleur de Lionel envoie la chaine se loger entre la cassette et les rayons. Faut être costaud pour se battre à la fois contre son vélo et contre la pente ! Patrick toujours en renfort s’assure que tout le monde rejoigne à mi-parcours les premiers arrivants : Bruno donnant le rythme avec son VTTAE au peloton de tête formé de Lucille, Xavier, Clément et Loïc, je suppose. Je ne garantis pas l’ordre, étant un peu loin et préférant m’interesser au second peloton étiré plutôt qu’à la tête de course. Peut-être inconsciemment imposé par mes jambes qui m’avertissent que ça ne « passera pas crême ». En même temps, quand Xavier hésite à nous faire prendre le mur que Lucille se prépare à gravir, le trouvant difficile, ça permet de rendre bien acceptable le passage par une poussée de bicyclette ! Je me demande si Strava me gratifiera d’un trophée pour avoir doublé Lucille qui, certes, mettait son coupe-vent et se réservait pour cette difficulté… Mais ça, Strava ne peut pas le savoir 🙂 .
Tout le monde pense avoir fait le plus difficile avec cette montée, mais pas du tout : voilà que Lucille souhaite encore une fois se mettre au défi de la montée impossible qui lui résiste depuis toujours. La montée est raide, technique et longue, et aujourd’hui encore ce sera l’occasion de poser quelques fois le pied à terre pour reprendre notre souffle. Mais c’est certain, le jour où on ne s’arrêtera pas, ce sera champagne !! J’ai cependant bien fait de préciser avant que ce défi n’était pas valable pour Clément car comme nous l’avions envisagé, il n’a pas posé le pied de toute la montée (bon y avait personne pour le confirmer).
La descente suivante est très flow, avec une alternance de petits virages où l’on s’amuse à prendre une belle vitesse tout en faisant attention à ne pas perdre l’avant. C’est à ce moment que Bruno a une perte de pression dans son frein arrière : il est bloqué entre Clément et moi, et on l’entend rager durant toute la descente. Un court et raide passage en montée nous permet de rattraper la suite de la descente qui est encore une fois fort agréable.
La suite vient récompenser l’effort: descente très joueuse nous menant dans le vallon de Loubatas, avec des passages étroits entre les buis. Sans réel piège, à part une belle marche en début et un tronc en travers, difficile à passer sans tremplin… Fin de la descente à la barrière sous le pont de l’ancien canal du Verdon. On se fait passer les VTT par-dessus, et on retrouve le goudron.
On enchaine ensuite avec le passage nommé « La toboggan climb » qui est très connue à la descente, d’ailleurs il faut faire attention lorsqu’on l’emprunte à la montée car il est habituel de croiser des riders. On approche alors des 25km en haut, et l’on voit que les efforts commencent à marquer les organismes. Il est temps de nous engager à vive allure dans la prochaine descente du vallon de Loubatas: aucune difficulté technique pour cette section, mais les relances appuyées font mal aux jambes et l’impression de vitesse est accentuée par les arbustes très proches de nous.
Juste après, on arrive sur la route qui, par la droite, rejoint Peyrolles, et par la gauche nous propose un tour gratuit pour atteindre l’objectif du G.O. : remonter sec pour gagner le droit de refaire une grosse descente de 7km. L’heure est bien avancée, et un groupe de 4 décide de rentrer aux voitures. Le reste (le peloton de tête incluant Patrick et Loïc), part à gauche, et je me retrouve avec un petit dilemme: stop ou encore… Pourquoi j’écoute Loïc m’incitant à ne pas en rester là et à ne pas le « laisser seul », je ne saurais dire, au vu des difficultés passées… Mais je crois que c’est le fait de n’avoir fait que les 3/4 du programme prévu qui me décident à prendre à gauche : je m’étais préparé à faire du foncier, et c’est sur la fin qu’on en bénéficie vraiment. Il ne me faut pas plus de 100m pour, en levant les yeux, les baisser aussitôt: un bon coup de cul sur un sol rocailleux. 400m d’enfer que Xavier observe d’abord en laissant partir tout le monde devant, puis il rejoint la tête « au train ». Comme convenu, je ne laisse pas Loïc « tout seul », mais prends quand même soin de rester à distance respectable derrière lui pour ne pas le gêner 🙂 (là encore mes jambes m’aident dans mon choix…). On bifurque ensuite sur la gauche pour un passage plus verdoyant, et de nouveau la rocaille pour regrimper par le Jas de Ligourès, que je dévalais plus allègrement dans l’autre sens, lors de précédentes sorties dans le coin !
Une partie du groupe décide alors de rentrer car l’heure du déjeuner approche, et c’est ainsi que nous décidons de poursuivre en plus petit comité sur la dernière boucle. N’étant pas fan du tout des DFCI, on décide d’emprunter un passage court mais raide avant un single assez sauvage fort pratique jusqu’en haut de la montée. Pierre V commence a avoir les jambes qui tirent bien, mais avec son plateau de 34 dents c’est un peu normal.
Après un peu de répit en haut de la dernière grosse montée, et comme personne ne semble avoir apporté d’apéro, Lucille lance le signal du départ. Malgré une petite remontée par la suite (je ne me rappelle pas avoir entendu Xavier en parler…), et une pause pour remplacer la chambre à air de Clément ayant rendu l’âme dans la descente rocailleuse, on dévalle les 7 derniers kilomètres qui nous ramènent à Peyrolles.
Il nous reste alors 7km dont plus de 6km de descente jusqu’à Peyrolles. Nous arrivons au parking le sourire jusqu’aux oreilles, satisfaits d’avoir pu partager ces bons moments entre nous tous.
Il est 13h30 quand nous sommes de retour au parking. La dernière descente a déjà relégué au second plan les moments douloureux, pour laisser place à la satisfaction de l’objectif atteint (avec +100m d+ en pourboire 😉 ). La poursuite de la découverte du secteur par les Pertuisiens reste très appréciée (n’est-ce pas Loïc 😉 ). La différence de stratégie entre ceux qui ont ressorti le semi-rigide (Xavier) et ceux qui ont ressorti le tout-suspendu (Patrick) ne s’est pas faite sentir. Et même pas eu le temps de faire une photo de groupe, il est vrai que le temps maussade n’incitait pas au reportage photo. Seul Patrick contribuera à l’album photo, merci à lui 🙂 . On dira que c’était une sortie d’entrainement 😉
L’album photo
Les chiffres du jour
39km / 1120m D+ / 1 pneu de XC de 500g à changer rapidement par un modèle renforcé (il se reconnaitra)